Le biomimétisme, qui correspond à l’inspiration du vivant et de ses propriétés remarquables à des fins d’innovation, est une réalité ancienne. Depuis plusieurs années, le développement scientifique renforce le potentiel de cette démarche, dans le champ de l’innovation comme dans celui de la performance et de la durabilité. Mobilisé par nombre d’organisations privées et désormais publiques, le biomimétisme se révèle être un véritable levier stratégique.
Pourtant il est insuffisamment soutenu, tant en termes de recherche fondamentale que d’applications pratiques. Dans ce contexte, soutenir le développement du biomimétisme et améliorer les investissements de la puissance publique en sa faveur s’avère particulièrement stratégique. C’est la condition pour en faire un levier de croissance pour les entreprises, au service de notre souveraineté et de notre excellence.
Découvrez notre note de réflexion pour en savoir plus sur les applications du biomimétisme dans l’innovation, la performance et la durabilité mais aussi sur les aspects stratégiques de son application. Nous vous proposons également de revenir sur l’indispensable soutien de la puissance publique pour son développement et un regard d’experts sur le sujet, pour avoir toutes les cartes en main.
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Le biomimétisme, une réalité ancienne mais une montée en puissance récente dans de nombreux champs d’application
Le terme de biomimétisme (bios – la vie ; mimêsis – imitation) a été créé en 1950 par le chercheur américain Otto Schmitt. Il vient qualifier une des premières stratégies d’innovation employées par l’être humain : l’observation et l’imitation de son environnement, la nature.
Le biomimétisme désigne une démarche scientifique pluridisciplinaire qui consiste à s’inspirer du vivant et de ses propriétés remarquables à des fins d’innovation. Il est une déclinaison de la bio-inspiration qui se définit comme une approche créative basée sur l’observation des systèmes biologiques, dans les domaines technologiques et industriels mais également esthétiques et culturels.
En outre, il offre une approche créative pour concevoir des produits innovants en s’inspirant des mécanismes naturels éprouvés. En s’appuyant sur l’efficacité des solutions naturelles, cette approche améliore également considérablement les performances techniques et économiques des produits et procédés.
Le biomimétisme favorise aussi une démarche durable en imitant la capacité du vivant à optimiser les ressources et à minimiser l’impact environnemental.

Le biomimétisme est une démarche scientifique à accompagner, tant dans son volet de recherche fondamentale que dans ses applications pratiques. Le passage à l’échelle de la démarche biomimétique permettrait de répondre aux enjeux des industries et des entreprises, alors que la rareté des ressources s’accroit et que la durabilité des produits ou des process devient un enjeu de souveraineté.
Le biomimétisme, une réponse stratégique pour les entreprises
L’exigence de décarbonation, la plus faible disponibilité de ressources essentielles (eau, foncier, matières premières) ou l’accès à des infrastructures indispensables constituent aujourd’hui des enjeux stratégiques pour les entreprises. Les réponses industrielles à ces enjeux émergent de plus en plus, de la circularité des ressources à l’éco-conception en passant par l’intégration de critères de durabilité dans les démarches de performance opérationnelle. Dès lors, les principes fondamentaux du biomimétisme peuvent accélérer ces transformations : sobriété en ressources et réemploi, adaptation à l’environnement immédiat et à la diversité des contraintes immédiates, collaboration, etc.
Le soutien nécessaire de la puissance publique
Le biomimétisme constitue aujourd’hui un levier fort pour répondre aux défis du XXIe siècle en matière d’innovation-produit et de performance durable de nos modèles économiques et industriels. En termes économiques, il pourrait générer 50.000 emplois directs en 2030 selon l’analyse de BPI France d’octobre 2024 (Biomimétisme : un modèle d’innovation durable en entreprise ?). Surtout, le biomimétisme est une démarche scientifique et industrielle qui n’en est qu’à ses débuts. La connaissance du vivant, toujours plus importante grâce aux évolutions technologiques et à l’accroissement du traitement des connaissances, ne fera qu’ouvrir des portes pour les innovations biomimétiques. Dans ce cadre, la puissance publique doit s’emparer du biomimétisme, et l’appréhender comme un vecteur de souveraineté.
Notre point de vue
Le biomimétisme apparait comme une boîte à outils insuffisamment explorée par les entreprises, notamment industrielles, pour déployer et accélérer leurs capacités et stratégies d’innovation mais également comme l’une des voies de l’innovation de rupture à mobiliser plus encore, tant pour la puissance publique que pour les entreprises.
POUR LES ENTREPRISES
- Intégrer le biomimétisme dans leur stratégie d’innovation (ex. : performance naturelle dès la phase de conception) ;
- Renforcer la formation sur les principes du vivant auprès des salariés ;
- Prioriser les démarches bio-inspirées dans les achats (matière première, matériel, outils).
POUR LA PUISSANCE PUBLIQUE
- Orienter les fonds d’investissement vers les démarches biomimétiques (France 2030, Fonds Ademe) ;
- Soutenir les laboratoires interdisciplinaires sur la question du biomimétisme, en finançant prioritairement les actions de valorisation auprès des entreprises ;
- Communiquer sur les avantages concurrentiels issus du biomimétisme.
Téléchargez la note de réflexion de nos experts Hugues Tourel, Constance Brosset et Quentin Messerschmidt-Mariet pour aller plus loin !